Le droit médiéval: oeuvre ouverte?

Mercredi, 23 Janvier, de 14h à 17h, salle AS_1-08, 54 Bv Raspail

En quoi le droit savant médiéval permet-il de concilier les parti-pris, apparemment antinomiques, de l’attention pour les formes et de l’exigence d’historicisation ?

Si Umberto Eco, dans son célèbre article sur l’opera aperta, refusait d’accorder aux sources médiévales le caractère d’ouverture qu’il associait à certaines œuvres d’art typiques du modernisme tardif (de Joyce à Berio), la considération de l’usage que les juristes médiévaux ont fait du corpus iuris civilis ou du corpus iuris canonici, dans l’après-coup de la réforme grégorienne invite à se représenter au contraire le droit romain comme un ensemble ouvert à une série ouverte de manipulations textuelles, dont la technique de l’allégation apparaît comme le premier ressort.

Quels sont les opérations, les raisonnements ou les pratiques qui permettaient aux juristes médiévaux, glossateurs puis commentateurs, de passer de l’intervention sur la lettre du texte de droit à l’invention d’une forme juridique ?

·      S. Kuttner, « Réflections sur les brocards des glossateurs », in idemGratian and the schools of law 1140-1234, 1951, p. 767-792.
·      E. Conte, « Ordo iudicii et regula iuris: Bulgarus et les origines de la culture juridique (XIIème siècle) », in J. Chandelier et A. Robert (éds), Frontières des savoirs en Italie à l’époque des premières universités (XIIe-XVe s.), Rome, Ecole Française de Rome, 2015, p. 155-176.
- E. Conte, « Modena 1182, the origins of a new paradigm of ownership. The interface between historical contingency and the scholarly invention of legal categories », sous presse

Séminaire EHESS 2018/19 de Emanuele Conte et Pierre Thévenin

Quelle place revient au discours juridique dans la réflexion que les sociétés entretiennent sur elle-même ? Si seule une approche culturell...