Quelle place revient au
discours juridique dans la réflexion que les sociétés entretiennent sur
elle-même ? Si seule une approche culturelle du droit promet de répondre à
cette question — dégageant momentanément les juristes de l’obligation que la
société leur fait de doubler l’activité des magistrats — il ne suffit pas, pour
la trancher, de mesurer la « force » du droit. Il faut encore s’entendre sur
l’usage, l’effet et le comportement des « formes » qui sont le premier résultat
du pouvoir d’invention des juristes.
Pour contribuer à cette
analyse, le séminaire se propose de cerner la manifestation historique de cette
invention, qui se présente objectivement comme une "intervention" sur
la langue du droit. En croisant plusieurs niveaux d’analyse chronologiques, mais
aussi plusieurs traditions juridiques, il s’agira d’abord d'interroger la
pertinence, s'agissant du droit occidental, du grand partage appelé à séparer
les Anciens (romains ou médiévaux) des Modernes (révolutionnaires ou
réactionnaires). En considérant le rapport du droit à la philosophie, à la
littérature ou à l’architecture, il s’agira ensuite de multiplier les points
d’observation sur le phénomène, réel ou supposé, de l'isolement d’un « monde du
droit ».
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