Séance du 14 Novembre

Séance 1 / L’invention juridique, objet d’histoire
14 Novembre 2018 de 10h à 13h

Faire l’histoire du droit, est-ce défaire la dimension formelle des normes, pour décrire les conditions matérielles de l’activité judiciaire, à la faveur d’une critique textuelle des sources juridiques ou d’une sociologie historique des professions juridiques ? Ou bien peut-on faire l’histoire des formes juridiques en tant que telles ? En quelle mesure, le cas échéant, cette histoire suivrait-elle une direction singulière, pour se détacher des cycles de temporalité ou des canevas de périodisation qui sont ceux de l’histoire sociale ou de l’histoire économique ?
En explorant la thèse d’une « historicité de l’invention juridique », cette séance introductive présentera le programme d’une histoire du droit destinée à décrire la manière dont des formes juridiques percent, traversent ou marquent le temps. La séance sera l’occasion de situer ce programme, en le comparant à d’autres positionnements contemporains en histoire du droit.

Lectures
·      T. Skouteris, ‘Engaging History in International Law’ in J. Beneyto and D. Kennedy (eds), New Approaches to International Law, T.M.C. Asser Press, The Hague, 2012, p. 99 – 122.
·      Géraldine Cazals et Nader Hakim, « L’histoire de la pensée juridique : historiographie, actualité et enjeux », Clio@themis. Revue électronique d’histoire du droit, 2018, n° 14.
·      Nicolas Cornu Thénard et Nicolas Laurent-Bonne, « Enjeux d’une critique fondée sur l’histoire du droit et le droit comparé », Tribonien, Revue critique de législation et de jurisprudence, n° 1, 2018, p. 6-20.

·      Frédéric Audren, « Alma mater sous le regard de l’historien du droit. Cultures académiques, formation des élites et identités professionnelles », in Jacques Krynen, Bernard d’Alteroche (dir.), L’Histoire du droit en France. Nouvelles tendances et nouveaux territoires, Paris, Garnier, 2014, p.145-172.

1 commento:

  1. Bonsoir à toutes et à tous,

    Voici quelques indications qui devraient permettre de débrouiller les références principales que les discussions de ce matin ont mises en jeu. N'hésitez pas à nous demander d'autres précisions si quelque chose vous a échappé !

    De l'historien italien du droit médiéval Francesco Calasso, on peut voir notamment, sur le plan de la méthode : "Storicità del diritto", Milan, Giuffrè, 1966 — à côté d'ouvrages importants comme "Medio Evo del diritto", Milan, 1954.
    Cet auteur a fait l'objet d'une séance du séminaire du CENJ, en mars 2017,
    https://enseignements-2016.ehess.fr/2016/ue/1764/

    Le texte "Why the History of English Law is not written?" de Frederic Maitland est accessible ici :
    https://oll.libertyfund.org/titles/maitland-the-collected-papers-of-frederic-william-maitland-vol-1

    Au sein de l'oeuvre prolifique de Pierre Legendre, on peut citer L'autre bible de l'Occident :
    https://www.fayard.fr/sciences-humaines/lecon-ix-lautre-bible-de-loccident-le-monument-romano-canonique-9782213644462

    Nous avons également mentionné Mario Sbriccoli, l'historien critique du droit pénal italien, qu'on pourrait peut-être rapprocher du courant critique du droit, qui s'est développé parallèlement en France. Signalons que Sbriccoli avait noué des liens assez étroits je crois avec Pierre Bourdieu, qui le cite dans la note 17 de son article "La force du droit". Il avait également collaboré avec un certain nombre de figures tutélaires du CESDIP, le principal centre d'étude de sociologie de la police.
    https://www.cesdip.fr/
    Il est intervenu dans le séminaire de Yan Thomas à l'EHESS en 2005
    https://www.ehess.fr/fr/conf%C3%A9rence/s%C3%A9minaires-droit-m%C3%A9di%C3%A9val-professeur-m-sbriccoli-universit%C3%A9-macerata
    et un volume de Marta Madero et Emanuele Conte lui est dédié en hommage : Proceso judicial y prueba de la Antigedad a la Modernidad Temprana. In memoriam Mario Sbriccoli, Buenos Aires, 2009.

    À propos du "savoir local" qui devrait permettre d'expliquer, par le contexte institutionnel, la manière dont les histoires du droit sont produites au sein des universités, Anton Schütz a évoqué un ouvrage classique de l'anthropologue américain Clifford Geertz : https://www.puf.com/content/Savoir_local_savoir_global

    Amicalement,

    Pierre



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